Retour sur l’atelier d’intelligence collective créé pour la conférence Agile en Méditerranée, édition de Casablanca de 2022 : « Et si vous appreniez ensemble, les uns des autres, grâce à des formats conversationnels au service de l’intelligence collective ? ».
Arnaud Gonzales et moi avions 2 objectifs :
Afin de laisser s’exprimer l’intelligence des participants dans un cadre sécurisé et efficace nous avons utilisé, 2 techniques de facilitation :
Le World Café est une pratique collaborative née aux États-Unis en 1995. Le premier atelier a été effectué par Juanita Brown et David Isaacs, auteurs de l’ouvrage « The World Café : « Shaping Our Futures Through Conversations That Matter ». (Ou « des discussions qui comptent ».)
Il s’agit d’un format d’animation qui vise à faciliter le dialogue constructif et le partage de connaissances et d’idées, à faire émerger des idées concrètes partagées par tous en s'appuyant sur l'intelligence collective.
Le World Café est un atelier qui se veut informel comme lorsqu’on se trouve dans un café. Ce format d’animation vise à reproduire l’ambiance conviviale d’un café dans lequel les participants débattent d’une question ou d’un sujet en petits groupes, autour de tables.
La valeur ajoutée de ce format d’atelier est le principe de pollinisation des idées, pratique phare de l'intelligence collective.
Les origines
Les Liberating Structures ont été créées par deux personnes : Henri Lipmanowicz, un Français qui a fait sa carrière aux Etats-Unis, et Keith McCandless qui vient du monde du conseil.
Un jour ils ont été amenés à travailler ensemble pour animer un groupe de travail en Amérique du Sud, avec un objectif : mettre tout le monde ensemble (quel que soit leur niveau hiérarchique), avec leurs clients, dans une salle et faire en sorte ils puissent parler, s’écouter et se comprendre, le tout dans un ensemble dynamique et ludique. Et ça a marché !
Ils ont, ensuite, organisé d’autres séances de travail, en développant leurs outils de facilitation, et en réfléchissant aux façons de diffuser ces pratiques.
Un site internet, liberatingstructures.com, a été créé, avec toutes les informations nécessaires pour animer des ateliers.
Nota : Il existe désormais une application mobile gratuite. (Chercher « Liberating Structures » dans le store.) Un jeu de cartes papier est également disponible.
Puis ils ont publié un ouvrage, «The Surprising Power of Liberating Structures», un guide complet qui montre les avantages et les bénéfices des Liberating Structures. L’ouvrage se veut très pratico-pratique. En plus d’une partie théorique, il contient beaucoup d’explications concrètes, d’exemples, de réalisations, et de possibilités d’enchainement des Liberating Structures.
A noter, les Liberating Structures ont été importées en France par Frédéric de Verville qui organise beaucoup de formations, sous forme d’ateliers de mise en pratique.
Qu’est-ce que c’est ?
Concrètement les Liberating Structures (LS) sont un ensemble de 33 pratiques conçues pour structurer des groupes de travail, y compris des groupes de grande taille, selon une durée de 15 minutes à 2 heures.
Ces pratiques sont très formalisées, présentées clé-en-main, sous forme de fiches pour faciliter leur prise en main, leur mise en œuvre, et ce quel que soit le niveau d’expertise, d’expérience du facilitateur.
Chaque fiche contient :
- Partager des idées, des savoir-faire ou des expériences - Faire émerger, développer ou améliorer des idées - Analyser, diagnostiquer ou débriefer - Obtenir ou donner de l'aide - Développer des stratégies - Planifier
Cela ne veut pas dire qu’il n’est pas possible d’expérimenter d’autres choses par soi-même, d’adapter le cadre proposé. Mais disposer de ce cadre de départ sécurise et donne de l’assurance pour les 1ères fois.
Quel que soit le contexte, les objectifs, le nombre de personnes concernées, ou le temps disponible, il y a toujours une LS pour répondre de manière concrète à au besoin. De plus, il est possible d’enchainer, de combiner plusieurs LS dans un même atelier.
Exemples de LS utilisées dans l’atelier
Impromptu Networking
1-2-4-All (adapté)
Pourquoi en parler dans une conférence sur l’agilité ?
L’agilité promeut l’intelligence collective, la collaboration, l’efficacité de produire ensemble un maximum d’éléments dans un temps limité.
Être agile nécessite de travailler ensemble dans des réunions et des ateliers dont la forme n'est pas systématiquement prévue. Il n’y a pas de canevas d'animation derrière. Il y a donc le risque que, lorsque tout le monde se retrouve autour de la table, cela devienne une réunion où les gens discutent certes mais tournent en rond sans production, décision, action en sortie.
Intégrer une ou plusieurs Liberating Structures, permet d’apporter beaucoup de diversité dans les approches de facilitation et surtout permettra au collectif de véritablement bien fonctionner.